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Lorsqu’on évoque les « émotions négatives », on pense à la tristesse, la colère ou la peur. Ces ressentis, sont injustement qualifiés de négatifs, je préfère parler d’émotions inconfortables ou douloureuses, et je veux vous les présenter aujourd’hui comme des messagères précieuses.
Dans ma pratique de coach thérapeute, j’accompagne mes client·es à déconstruire cette vision simpliste positif/négatif que nous avons toujours eue de nos ressentis ou notre vécu.
Ces « émotions négatives », loin d’être mauvaises ou inutiles, remplissent une fonction essentielle :
- Elles nous alertent sur des besoins insatisfaits
- nous guident vers nos valeurs profondes
- et, finalement, renforcent notre résilience.
Ensemble, en coaching gestion des émotions, nous explorons comment ces émotions peuvent devenir vos fidèles amies.
La faute à…
Nous n’apprenons pas aux enfants à considérer leurs émotions comme de précieuses alliées, et notamment celles qu’on leur inculque très injustement comme étant des « émotions négatives ».
D’ailleurs, on ne vous l’a jamais enseigné à vous non plus. Souvenez-vous des injonctions de votre enfance, ou de celles que l’on entend encore très fréquemment :
- Arrête de pleurer !
- Ne fais pas de bruit…
- Ou même ne rigole pas trop fort.
L’émotion, surtout si elle est dite « négative » est communément perçue comme génante, et surtout comme répréhensible : il faut absolument chercher à la chasser au plus vite ! Vous avez en tête la fameuse expression « met ton mouchoir par-dessus » ?
Seulement voilà, votre mental lui, n’a pas du tout envie de mettre son mouchoir par-dessus sa douleur. Lorsque votre subconscient vous fait ressentir un inconfort, voire une douleur, c’est bien parce qu’il veut vous signaler un danger psychologique.
« Émotions négatives », pourquoi elles sont essentielles
Les émotions dites inconfortables nous transmettent des messages qu’il est très important de ne pas négliger.
Elles sont des indicateurs d’un déséquilibre, d’un besoin ou d’un alignement manquant dans nos vies. Je propose à mes coaché·es de les accueillir comme des opportunités pour mieux se connaître, et surtout, comme un accès privilégié à l’estime de soi.
Voyons maintenant en détail quelles sont les fonctions de ces mal-aimées qu’on appelle les « émotions négatives ».
La colère : le signal de limites franchies
Une coachée est arrivée en séance, épuisée par des disputes incessantes avec sa famille. Sa colère, qu’elle qualifiait de « honteuse », s’exprimait dès qu’elle se sentait critiquée par sa mère. En explorant ensemble cette « émotion négative », elle a pris conscience qu’elle exprimait un besoin de reconnaissance pour ses choix de vie. Nous avons travaillé sur l’affirmation de ses limites avec fermeté, mais sans agressivité, dans le respect d’elle-même. Cette prise de conscience a non seulement transformé son rapport à ses ressentis, mais aussi celui qu’elle entretenait à sa mère.
La tristesse : une invitation à la réflexion
Un autre coaché a fait appel à mes services de love coach, car il ressentait une tristesse envahissante suite à une rupture, particulièrement douloureuse. Et la double peine, en plus de son chagrin tout à fait légitime, c’est qu’il culpabilisait et se jugeait durement pour ne pas « avancer ». Ensemble, nous avons identifié que cette émotion reflétait un besoin fondamental de lien, de soutien et de tendresse. Il a travaillé son estime de lui en acceptant sa vulnérabilité, puis, il a osé demander de l’aide à ses ami·es avec clarté et sincérité. L’expérience a été très enrichissante, car elle lui a même fait prendre conscience de la valeur de l’une de ses proches.
La peur : le bon outil de préparation
La peur est un mécanisme de protection, ce qui fait d’elle une émotion infiniment utile et précieuse. Avoir peur, c’est un appel de votre subconscient à être prudent·e, ou a écouter votre intuition (je ne parle pas ici des peurs irrationnelles, de type « phobies »). Une jeune femme a fait appel à mes services d’accompagnement professionnel, car elle n’arrivait pas à se résoudre à accepter un poste particulièrement ambitieux, persuadée de ne pas être à la hauteur. Une peur révélatrice d’un manque de confiance en elle, que nous avons travaillé ensemble, mais aussi d’une nécessité de se former à une micro-compétence qui lui manquait et faisait que son syndrome de l’imposteur trouvait bien une origine réelle.
La frustration : des besoins négligés
La frustration est très désagréable. Elle se manifeste sous la forme d’un très fort sentiment d’impatience ou d’un blocage face à une situation qui semble ne pas avancer. Une cliente, désespérée de ne pas voir ses efforts professionnels reconnus, décrivait une frustration intense et récurrente. Elle allait même jusqu’à penser qu’elle était « nulle ». En creusant, nous avons découvert que cette émotion traduisait un besoin d’équité et de valorisation tout à fait légitime. Nous avons travaillé ensemble pour qu’elle exprime clairement ses attentes. Ce qu’elle a fait, au moment où elle se sentait prête, et j’ai beaucoup aimé voir la libération et la confiance en elle-même que ça lui a apporté.
Accueillir ses « émotions négatives » sans jugement
Un des freins majeurs à une relation apaisée avec nos « émotions négatives », c’est le jugement que nous portons sur elles. C’est l’une des thématiques les plus récurrentes en coaching, cette tendance à ignorer, chasser, ses ressentis douloureux, ou à l’inverse, à les amplifier par des critiques internes. Le travail que nous menons ensemble vise à créer un espace où les émotions peuvent exister librement, être accueillies, puis transformées.
Nommer ses émotions pour en réduire l’intensité
Dire à voix haute ou écrire ce que l’on ressent est un premier pas vers l’apaisement. Par exemple : « Je ressens de la tristesse en ce moment, et c’est normal ». Cette reconnaissance réduit l’intensité de l’émotion et évite qu’elle s’exprime de manière incontrôlée.
En vous autorisant à reconnaître l’existence de ce ressenti qui vous angoisse, vous reprenez une part de contrôle, vous n’êtes plus sous l’emprise de l’émotion. NB : j’emploie toujours le mot « contrôle » avec prudence, car il s’oppose au lâcher-prise. J’entends ici, vous reprenez l’ascendant sur ce qui vous fait peur.
Explorer les besoins sous-jacents
Chaque « émotion négative » signale un besoin insatisfait. Une cliente m’a confié qu’elle ressentait une colère sourde face aux remarques constantes de sa sœur. En identifiant ses besoins, elle a compris que sa colère exprimait une demande de respect et de considération. Cette prise de conscience lui a permis de dialoguer plus sereinement.
Créer un refuge intérieur par le reparentage
Le reparentage est une pratique que je propose souvent en séance. Elle consiste à dialoguer avec son enfant intérieur pour répondre aux blessures émotionnelles. Par exemple, face à une critique blessante, une coachée a appris à se dire : « Je sais que cela te fait mal, mais je suis là pour toi. Nous n’avons pas besoin de cette validation extérieure. » Cette pratique, répétée, crée une sécurité émotionnelle durable.
Intégrer des rituels apaisants
La respiration consciente, l’écriture émotionnelle ou encore la visualisation sont des exercices que j’intègre dans mes accompagnements. Un coaché qui se sentait constamment stressé en société a découvert que cinq minutes d’exercices ciblés chaque matin suffisaient à réguler ses émotions.
Comment je vais ?
🌟 Prenez un moment pour observer vos sensations internes et évaluer votre état d’esprit.
De quoi ai-je besoin ?
🌱 Identifiez un besoin essentiel qui n’est pas encore satisfait.
Que dit mon émotion ?
💬 Écoutez ce que l’émotion tente de vous communiquer, comme un message important.
Comment y répondre ?
🎯 Prenez une action concrète et plaisante pour satisfaire ce besoin.
Transformer les « émotions négatives » en ressources
Vous l’avez compris, une fois accueillies, vos « émotions négatives » peuvent vraiment devenir vos alliés pour vous construire une vie alignée. Et si vous n’êtes toujours pas convaincu·es, voici encore quelques exemples de comment transformer vos émotions en ressources :
- Se reconnecter à ses valeurs
Une jeune entrepreneuse, paralysée par la peur de l’échec, a réalisé que cette peur traduisait un besoin de cohérence avec ses valeurs. En travaillant sur ses objectifs, elle a choisi d’intégrer plus de méthodes créatives dans la mise en œuvre de son projet, ce qui lui a permis, non seulement de se sentir alignée, mais surtout d’avancer très vite, car elle comprenait enfin le chemin qu’elle avait décidé de suivre. - Affirmer ses limites dans les relations
Une autre cliente, habituée à éviter les confrontations, a appris à écouter sa frustration pour poser des limites claires. Dire « non » avec calme mais fermeté est devenu pour elle un acte d’amour-propre — elle se reconnaîtra, je sais qu’elle est très fière d’elle aujourd’hui. - Renforcer l’estime de soi grâce à la résilience
Traverser des émotions difficiles prouve que nous avons les ressources pour surmonter les épreuves. Bien que j’utilise le développement personnel avec grande modération (je lui préfère les outils thérapeutiques), je propose assez souvent à mes client·es de tenir un journal des « petites victoires », où chaque progrès est noté. Renforcer sa confiance en soi, prendre conscience de ses ressources et talents et prendre des mesures responsables, est l’une des étapes du travail de l’estime de soi.
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Différences entre psy et coach
Exercice pratique : accueillir une émotion difficile
Je vous propose un exercice simple mais très efficace pour apprendre à accueillir vos « émotions négatives ».
Fermez les yeux et prenez quelques minutes dans un endroit calme pour explorer ce que vous ressentez. Vous pouvez utiliser ou non une feuille et un stylo.
Identifiez et nommez l’émotion
Demandez-vous : « Qu’est-ce que je ressens ? » Écrivez ou dites à voix haute : « Je ressens de la tristesse/colère/peur. »
Localisez-la dans votre corps
Où cette émotion se manifeste-t-elle physiquement ? Peut-être une tension dans les épaules, une chaleur dans la poitrine ou une boule au ventre.
Observez sans juger.
Donnez-lui un message bienveillant
Imaginez-vous parler à votre enfant intérieur. Dites : « Je te vois, colère/tristesse. Merci de m’aider à comprendre un besoin important. Je suis là pour toi. »
Identifiez le besoin derrière l’émotion
Demandez-vous : « De quoi j’ai besoin là, maintenant ? » Cela peut être du repos, de la reconnaissance, ou du soutien.
NB : vous pouvez le demander directement à votre enfant intérieur si vous préférez.
Posez une petite action concrète
Une fois le besoin identifié, engagez-vous à y répondre en faisant une action qui a du sens et vous rend particulièrement heureux·se et/ou fier·e.